Pour écouter, descendez vos oreilles dans le coeur

écouterDans mon précédent article Comment vraiment écouter l’autre et pas seulement dans un processus thérapeutique,  j’ai parlé des trois sortes de relations qui se créent quand nous écoutons quelqu’un.

Je pense qu’il est possible d’écouter notre prochain en étant conscient de ses trois champs, c’est à dire, être dans le moment présent.

Vous pouvez tenter l’expérience avec quelqu’un que vous connaissez. Cela peut être votre conjoint, votre enfant, votre parent, votre ami qui vous demande de l’écouter.

Créez pour cela une ambiance propice, choisissez un endroit calme, agréable, chez vous ou dans la nature. Soyez conscient de l’ambiance, préparez un café ou un thé, ou un autre élément qui va vous lier avec le champ transpersonnel en partageant un élément avec l’autre.

Si vous en avez besoin, demandez à votre partenaire un instant de silence, l’instant où vous pouvez vous recueillir, de sentir votre corps, votre respiration et votre ressenti qui est en vous. Peut être êtes-vous fatigué, ou dans un état d’impatience.

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Ne partez pas dans une analyse de pourquoi ou comment, trouvez en vous une place pour tout cela, soyez juste là. Une relation intrapersonnelle, c’est à dire « entre vous et vous » est en train de se créer.

 

Demandez votre partenaire de lui exposer sa demande, son problème ou tout simplement quelque chose qu’il a juste envie de partager avec vous.

 

Laissez-le parler et observez comment ce qui est qu’il est en train de vous raconter vous influence, quelles émotions cela provoque en vous.

 

Soyez conscient  comment votre mental vous suggère votre approbation ou votre désapprobation, comment votre mental vous donne des réponses ou des solutions toutes faites par rapport à l’exposé de votre partenaire.

 

Soyez conscient de cela car toutes ces pensées parasites, vos habitudes de réagir ,les réponses toutes faites qui vous viennent à l’esprit et bien que vous avez l’impression qu’elles partent d’un bon sentiment, sont en effet les déviations qui vous détournent du moment présent et qui n’ouvrent pas le champ suffisamment large à votre partenaire pour que celui-ci  puisse s’exprimer.

 

Si vous restez en silence mais tout à fait présent, vous permettez de créer un champ ou une relation interpersonnelle beaucoup plus profond entre vous et votre partenaire.

 

Ne vous interdisez pas de penser, de toute façon ce n’est pas possible. Observez juste le seul fait « que vous pensez ». Cette vigilance est connu des méditants et permet immédiatement de revenir dans le présent.

 

Cela ne veut pas dire d’être en tension mais plutôt dans un état de concentration détendue.

C’est un exercice qui fait travailler ce que l’on appelle « le muscle spirituel » et c’est quelque chose qui se travaille.

C’est un exercice qui peut vous apporter beaucoup de bien et qui vous permet développer des relations beaucoup plus riches avec les autres, des relations qui ne restent pas à la surface.

 

Cela peut paraître très frustrant au début de ne pas intervenir, de ne pas donner son point de vue, de ne pas donner la solution, la réponse mais vous seriez surpris du résultat obtenu de cette façon.

Es-ce que cela vous tente d’essayer cet exercice ?

 

 

2 réflexions au sujet de « Pour écouter, descendez vos oreilles dans le coeur »

  1. C’est affreux, affligeant, déroutant!!
    J’ai lu « pour écouter, descendez vos oreilles dans le cœur » et je suis consterné par les résultats de ma première mise en pratique. Je me suis observé et j’ai vu à quel point, mon envie irrépressible de souligner par un mot ou un geste pendant que ma partenaire parlait, m’empêchait d’être totalement à son écoute. Par convention, par habitude,…que dire ce ne sont que des excuses.
    Non vraiment, cela bouleverse mon fonctionnement. Vite, un autre article pour réveiller mon muscle spirituel.

  2. Je pense qu’il ne s’agit pas des excuses, il n’ y a pas à culpabiliser.
    C’est comme quand apprend à conduire. Au début, on se concentre sur le passage des vitesse, des positions des pieds, des mains sur le volant, ce qui se passe sur la route.

    Après on conduit naturellement, en écoutant même la musique ou quelqu’un à nos côté, sans chercher quoi que ce soit.Cela devient naturel.

    Mais il fallait d’abord s’entraîner.

    Quand on descend les oreilles dans notre coeur, nous permettons à l’autre créer un espace nouveau dans le quel il peut explorer ou au moins toucher un peu plus son intimité.

    Cette intimité se crée dans les espaces vides, dans les silences, dans le simple soupir. Si nous n’intervenons pas dans cet espace par notre nature égotique à vouloir « boucher les trous », nous permettons à l’autre de s’approcher de sa vérité.

    Je suis très touchée par ton témoignage,je te remercie

    Greta

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