Rapport de l’Académie de Médecine sur les médecines alternatives

Académie National de la Médecine
Académie National de la Médecine

Le 5 mars, L’Académie Nationale de Médecine  sort son rapport sur les médecines alternatives en réponse à l’état des lieux de l’AP-HP (Hôpitaux de Paris) qui dans son enceinte prend en compte l’utilisation de l’acupuncture, du shiatsu, de l’ostéopathie, de la chiropraxie et du Qi Gong.

Voir mon article Les médecines chinoises s’infiltrent à l’hôpital.

Appeler cela un rapport sur les médecines alternatives est un gros mot, car il existe environ 400 médecines alternatives dans le monde, selon l’OMS.

Pour le Figaro : Si l’on peut regretter que l’Académie ait réduit son champ d’analyse à quatre médecines douces seulement, il faut se réjouir de cette remise à plat.

L’Académie Nationale de Médecine s’est limitée à examiner ces quatre thérapies complémentaires : l’acupuncture, l’ostéopathie, la chiropraxie , le  Taï Chi et le Qi Gong.

Le shiatsu qui est confondu probablement avec l’acupuncture comme  le Taï Chi et le Qi Gong, des trucs chinois quoi, n’est même pas mentionné dans l’index du fameux rapport.

Pour le Nouvel Obs., l’institution médicale, les thérapies complémentaires constitueraient une nébuleuse difficile à identifier et sujette à trop de dérives.

Alors que 70% de la population en Europe consulte ces pratiques en complémentarité de leurs soins classiques,  l’institution décide de se pencher sur la question et rédige un rapport, publié mercredi 6 mars.

 » Avec sa culture scientifique, l’Académie était un peu surprise », indique Daniel Couturier, secrétaire général de l’ANM.

Voici quelques extraits de ce rapport scientifique de trente pages que vous pouvez télécharger en intégralité ici :

Notez la phrase : Les auteurs déclarent n’avoir aucun lien d’intérêt avec le contenu de ce rapport.

Les extraits de la Presse :

Alors que l’hypnose permet de réduire la douleur de « gestes invasifs » chez l’enfant ou l’adolescent, le Taï-Chi, une gymnastique chinoise, permet de lutter contre les troubles de l’équilibre chez les personnes âgées.

Enfin, l’hypnose et l’acupuncture permettent parfois de combattre les effets secondaires des chimiothérapies, comme les nausées, sans médicament.

« Ce n’est pas merveilleux, mais cela peut être utile et apporter un petit plus », résume Daniel Bontoux, principal auteur du rapport.

« Pour nous, il y a une seule médecine, la médecine scientifique, celle dont notre Académie porte le nom », assène en préambule Daniel Bontoux.

Il refuse d’ailleurs les termes de « médecines douces » ou « médecines alternatives », préférant parler de « thérapies complémentaires ».

Ces dernières « ne doivent jamais être choisies par le patient comme une solution de premier recours, ni comme une solution de remplacement », estime le rapport.

Cette mise en garde s’adresse aussi bien aux patients qui souhaitent être soignés exclusivement avec ces méthodes qu’aux établissements soucieux de faire des économies en remplaçant l’anesthésie par l’hypnose ou l’acupuncture.

« Ces pratiques doivent rester à leur juste place : celle de méthodes adjuvantes pouvant compléter les moyens de la médecine », conclut le rapport.

Il faut éviter que certaines associations (comprenez les sectes, une véritable obsession française) ne pénètrent dans l’hôpital par le biais de ces thérapies complémentaires », met en garde Charles-Joël Menkes.

 

Au final, si l’Académie reconnaît l’utilité et l’intérêt de la démarche de l’APHP, elle refuse d’aller plus loin, avec la création par exemple de services entiers dédiés à ces pratiques.

« Les hôpitaux manquent de moyens. Il n’est pas question de se disperser avec ces thérapies », assène Daniel Bontoux.

Académie_national_Médecine2Les réponses des praticiens auditionnés :

« La science ne tient compte que du mesurable, pas du qualitatif » dit Gilles Andrès, médecin acupuncteur et président de l’Association française d’acupuncture, également auditionné. 

« L’acupuncture reste quand même d’une efficacité très intéressante, qui n’est pas simplement placebo. Ce qu’ils appellent placebo est un fourre-tout de ce qu’ils ne comprennent pas », réplique-t-il.

Gilles Andrès ne prétend pas que l’acupuncture peut soigner toutes les pathologies. Il estime en revanche qu’elle est une médecine à part entière.

« Dans l’acupuncture, il y a une théorie de l’homme, une physiologie et une thérapeutique. Si ce n’est pas une médecine, je ne sais pas ce que c’est », explique-t-il.

« La médecine occidentale est obnubilée par le tout-organique ; nous faisons la synthèse entre les deux », poursuit ce médecin généraliste.

 

J’éprouve une grande admiration pour la journaliste française Sylvie Simon. A mes yeux, elle mériterait un chapitre dans l’histoire de la presse pour avoir, des décennies durant, mené un combat solitaire en faveur de la vérité dans le domaine de la santé.

A travers des milliers d’articles et des dizaines de livres, cette grande dame a été pionnière dans le dévoilement de la désinformation pratiquée par l’industrie pharmaceutique, notamment en ce qui concerne les vaccins.

On doit aussi à sa plume libre la critique en règle d’un système politico-médico-scientifique qu’elle n’a pas craint de qualifier  un jour de « dictatorial ».

Aussi ai-je rapidement cliqué lorsque j’ai récemment reçu par courriel copie de son article intitulé :  La laïcité médicale

 

Sylvie Simon
Sylvie Simon

Nos gouvernements, écrit-elle, ne cessent de répéter que nous sommes un Etat neutre et qu’en conséquence nous devons admettre la liberté  pour toutes les religions – y compris l’athéisme – et les mettre sur un pied d’égalité.

Tous les gens tolérants ne peuvent qu’approuver ce principe démocratique et son corollaire concret, à savoir la séparation de l’Eglise et de l’Etat.

Mais pourquoi, se demande ingénument la journaliste, cette règle de base de nos sociétés modernes n’est-elle pas appliquée dans le domaine de la médecine ?

Depuis un bon siècle, la médecine allopathique chimique règne dans toute sa gloire et jouit de la primauté sur toutes les autres médecines non conventionnelles, dont la plupart l’ont pourtant chronologiquement précédée.

La prétention de guérir est réservée à la médecine officielle qui a aussi le monopole sur la sécurité sociale, l’enseignement et les politiques de prévention.

Tout ce qui prétend soigner autrement est passible de sanctions pénales pour « exercice illégal de la médecine ».

Avec la constante collaboration des pouvoirs publics,  la toute puissante allopathie impose, sans partage, sa vision pasteurienne de la vie, son approche dualiste de l’être humain et sa conception matérialiste de la maladie.

S’appuyant sur l’excellent livre d’Olivier Clerc (2) qui faisait déjà le parallèle il y a 15 ans, Sylvie Simon compare la médecine classique à ce catholicisme d’Ancien Régime dont le clergé inquisiteur diabolise ses opposants et brûle les hérétiques qualifiés aujourd’hui de « charlatans »

A quand une véritable laïcité médicale plutôt que cette collusion permanente entre l’Etat et une médecine parmi d’autres ?

N’est-il pas temps d’entrer dans la modernité et de changer les choses, en instaurant notamment une réelle liberté de choix thérapeutique ?

Evidemment, comme en témoigne l’actualité, l’Eglise allopathique va tout faire pour conserver ses privilèges, dont celui – exorbitant – de juger de la validité des médecines différentes et de saboter leur reconnaissance.

Il revient aux élus de résister et de trancher progressivement les liens entre nos institutions et l’omnipotente religion médicale officielle.

www.sylviesimonrevelations.com

« Médecine, religion et peur », téléchargeable gratuitement sur le site de l’auteur :http://www.olivierclerc.com/download/Med_Rel.pdf

 

En ce qui me concerne, rassurez vous, je ne prêche aucune reconnaissance du shiatsu par le monde médical ou les pouvoirs publics.  Je n’ai pas la même vision que certains de mes confrères qui se battent pour cette reconnaissance.

Personnellement, je pense que ma santé n’est pas une affaire de la médecine, mais cela sera le thème d’un prochain article.

En attendant, que pensez-vous des médecines douces ?

Avez vous déjà eu recours à ces médecines ?

Si vous êtes praticien en médecine douce, quelle a été votre réaction par rapport à ce rapport de l’Académie de la Médecine sur les médecines douces ?

 

 

 

 

 

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