Shiatsu Shin-Tai et la biche sauvée

bicheLe Shiatsu Shin Tai est une extension du travail Shiatsu, qui aide à la réinsertion et à la synchronisation des différents aspects de l’être humain en traitant le niveau d’énergie  du receveur.

Cette technique corporelle a été développée par Saoul Goodman.

Divers événements de la vie ou des traumatismes peuvent causer la stagnation de l’énergie, en laissant une partie de soi-même dans cette période de temps ou causer une fixation sur l’avenir.

Le Shiatsu Shin Tai vise à récupérer la force de vie de sorte que l’on est libre de vivre dans le présent avec une plus grande prise de conscience.

 

Le praticien du Shiatsu Shin Tai détermine la priorité de traitement visant à rétablir la force de vie emprisonnée ou perdue, basé sur les essais mécaniques, bilan énergétique et l’intuition. Ce travail peut inclure:

  • Le travail sur les méridiens (Shiatsu)
  • Alignement douce de la structure à l’aide de l’énergie musculaire et techniques de libération des fascias
  • Travail crânien
  • Alignement des Chakras

L’année dernière, j’avais la joie d’assister au stage de Hermann Grobbauer, praticien en Shiatsu Shin Tai  dont le thème portait plus particulièrement sur le travail du bassin, des hanches et du dos. Hermann Grobbauer a montré plusieurs techniques pour mobiliser les articulations de la hanche et la correction d’une subluxation du bassin.

Quel rapport avec la biche sauvée ?

Avant d’aborder la pratique, nous avons longtemps discuté sur les effets du traumatisme et du stress physique ou psychologique. Dans mon précédent article sur le Décodage Biologique, j’ai mentionné que notre cerveau ne distingue pas la différence entre un danger réel (mammouth) et un danger imaginé (« Ma belle mère va s’installer chez nous pour une semaine! » )

Quand on s’intéresse au monde animalier, nous pouvons observer la spontanéité qui relève de l’instinct qui s’est produit quand une biche échappe à son prédateur.

Les stress de survie vécus par les animaux sauvages sont très souvent de courte durée. Et l’issue de ces moments paroxystiques est soit la mort (lorsque la stratégie de survie n’a pas été efficace ou adaptée), soit le retour à la normale.

Cette sortie de stress s’accompagne d’un phénomène physiologique très particulier : l’animal est secoué, pendant quelques secondes, par des spasmes qui traversent tout son corps.

Comme si l’organisme avait besoin d’évacuer complètement tout le stress accumulé pendant les phases de fuite et/ou de lutte et/ou d’inhibition de l’action… Une façon, pour le corps, de sortir de manière extrêmement rapide les toxines liées à la production d’adrénaline et de cortisol.

Les animaux sauvages mettent en œuvre toute la palette des stratégies de survie, sans censure ni hésitation.

Si la fuite est la stratégie la plus adaptée, c’est elle qui sera choisie. Idem pour la lutte ou l’inhibition de l’action.

Nous, les humains, avons appris à privilégier surtout l’inhibition à l’action, en réponse à cette » pédagogie noire » que nous avons subie pendant notre dressage  éducatif, les idées reçues et autres préjugés, y compris la perte de conscience de notre corps.

Un animal qui lutte pour défendre son territoire devra le faire pendant quelques minutes ou quelques heures maximum. Un humain, par contre, peut être impliqué dans un conflit avec son voisin pendant des mois ou des années…

Un animal poursuivi par un prédateur devra fuir ou lutter pendant quelques secondes ou quelques minutes, jamais plus. Un humain, par contre, peut être traqué par un tueur ou une « mère possessive », pendant des années…

Si la partie animale de notre physiologie est tout à fait capable d’encaisser des surstress intenses, elle n’est pas programmée pour les endurer pendant une longue période de temps.

Avec pour conséquence un épuisement biologique ou psychologique qui peut mener l’individu au burn-out, à la maladie ou à la mort.

L’autre différence, c’est que nous avons été tellement dressés à nous contrôler que, même lorsque nous sortons – enfin – du conflit, nous ne sommes pas capables d’évacuer les toxines et les stress accumulés : nous ne pleurons pas, nous ne bougeons pas physiquement, nous n’exprimons rien émotionnellement…, on se contente d’intellectualiser l’évènement ou de cacher notre malheur par des »cachets ».

 

La Vie c’est le mouvement !

Le type d’équilibre dont notre organisme a besoin est de nature dynamique, et non statique. Autrement dit, l’équilibre garant de notre santé doit être fondé sur le mouvement, la fluidité, les échanges entrants et sortants, la souplesse.

Quand je parle de mouvement, j’évoque tous les types de mouvement possibles

  • mouvement physiologique (les fameux spasmes observables chez les animaux, mais aussi, chez les humains en état de choc)

 

  • mouvement physique (donner un coup de poing, un coup de pied, courir, bailler, s’étirer etc.)

 

  • mouvement émotionnel (pleurer, chanter, se mettre en colère, crier, etc.), mouvement relationnel (engueuler, prendre ses distances, rétorquer, répliquer, faire respecter nos besoins, etc.)

 

  • mouvement intellectuel (se remettre en question, accorder moins d’importance, recadrer la situation, etc.)

 

  • mouvement spirituel (lâcher prise, s’abandonner, remercier, transmuter, etc.)

 

Cela me fait penser aux dégâts des accouchements standardisés et sans mouvement naturel du corps, aux chantages affectifs affligés aux enfants du style : Regarde dans quel état tu as mis ta pauvre mère ! Fais ça pour me faire plaisir ! », aux dénis : « Mais non, tu n’as pas mal ! Il n’y a pas de quoi en faire des tonnes !, aux reproches : « Tu n’es bon à rien » !, Tu ne m’aimes pas assez!, cela me fait penser aux enfants qui ne se défendent pas, parce que ce n’est pas bien : « Que veux tu c’est comme ça » (est la réponse habituelle des gens bien pensant) et toutes les autres actions qui provoquent les blocages et stagnations énergétiques.

 

Dans le Shiatsu Shin Tai, nous allons travailler par exemple sur le blocage d’une articulation en cherchant le point de résistance naturel et à partir de ce point, nous invitons le receveur de pousser l’articulation contre ce point en retenant le souffle pendant quelques secondes pendant que le praticien produit une force d’empêchement. Ensuite, on relâche dans un seul coup le souffle, l’articulation et le corps.

C’est comme si on voulait chercher à renaître et augmenter la tension qui s’est créée dans le corps et de la faire libérer spontanément ensuite.

Cette libération engendre plus d’espace dans le hara, dans les articulations et les mouvements émotionnels  comme fous de rire, larmes, les soupirs peuvent se produire.

Hermann Grobbauer parle du papier froissé  qui se défroisse instantanément. Dans la phase de la relaxation, on peut observer les mouvements involontaires du corps qui se libère exactement quand on tremble en état du choc ou lors de l’observation des animaux à la suite d’un stress.

 

Après avoir observé le changement qui s’est produit, on cherche à nouveau le point de départ qui se situe beaucoup plus loin cette fois-ci et on recommence  le même mouvement de pousser/empêcher . De première vue l’idée est simple  mais plusieurs aspects sont importants dans cette technique.

 

  • La position de départ et les angles très précis à respecter
  • La posture du praticien et l’exécution à partir du hara
  • La position de la « main mère » et l’écoute à partir de celle ci
  • Le praticien qui ne « fait pas » mais qui accompagne le mouvement, il est en total harmonie avec le receveur, donneur-receveur=un seul corps
  • La relaxation et la mise en connexion des deux hemisphères du cerveaux
  • Observation du mouvement énergétique qui se produit

Quelques conseils :

  • Si vous êtes témoin d’une personne en état de choc ou quelqu’un qui est blessé, n’essayez pas d’arrêter le tremblement ou le mouvement spontané de cette personne.
  • Quand un enfant ou bébé pleure de douleur, serrez le fortement dans vos bras au moment de l’ expiration du pleur et quand il inspire pour pousser un cri, lâchez vos bras suffisamment pour donner l’espace au mouvement naturel.  Accompagnez les pleurs en le secouant doucement dans vos bras, de toute façon c’est intuitif, les mères le font spontanément.
  • Si vous vivez un drame, une colère, un choc, laissez votre corps s’exprimer naturellement, hurlez dans votre bagnole, allez courir, dansez votre chagrin, pleurez.

 

 

 

 

Une réflexion au sujet de « Shiatsu Shin-Tai et la biche sauvée »

  1. Je souffrais il y a quelques jours d’un grave blocage de mon épaule droite. En lisant cet article j’ai compris à la fois comment ce symptôme est apparu et pourquoi le shiatsu peut résoudre bien des problèmes. En une séance de shiatsu Greta m’a lentement et, dans une chorégraphie remplie de douceur, décoincé, déstressé, relaxé les muscles de tout mon corps. 3 jours plus tard mon articulation avait retrouvé sa souplesse. Depuis, quand dans la vie quotidienne si je vis un choc émotionnel je le montre, je laisse mon corps l’exprimer. Comme une biche

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