Reprenez ce qui vous appartient

Frédéric Dupertout
Frédéric Dupertout
Je publie cet article avec l’autorisation de Frédéric Dupertout, directeur des Ecoles Bushido à Bordeaux.
 L’article s’adresse aux pratiquants des arts martiaux mais il vous parlera, j’en suis sûr 🙂 !
Lorsqu’on commence à apprendre le karaté, on a généralement l’impression de rajouter des gestes inconnus à nos mouvements habituels.
En fait, il s’agit plutôt de gestes oubliés, de gestes négligés, jusqu’à l’abandon pur et simple. Mais on s’aperçoit très vite que le corps est capable de les répéter.
En d’autres termes, ces mouvements appartiennent à notre héritage.
Si l’on pousse un petit peu le raisonnement, on se rend compte qu’on ne nous enseigne que ce que nous connaissons déjà…
Mais alors, comment expliquer que ces apprentissages se révèlent parfois si difficiles ? Pour le comprendre, il faut d’abord admettre que nous avons de la même façon oublié, repoussé, découragé nos mouvements spirituels ou émotionnels, sans doute par esprit conformiste mais aussi par paresse, ici physique, là intellectuelle.
Tout ce qui n’est pas exercé jour après jour s’étiole et meurt, graduellement mais prématurément, ce qui devrait nous alarmer quelque peu, car si nous nous détruisons physiquement, émotionnellement et intellectuellement, il risque de ne pas rester grand chose…
Avez-vous entendu parler du second principe de thermodynamique ? Pour simplifier, il énonce que dans un système organisé, les éléments qui le composent auront tendance à aller vers le plus grand désordre. Pour contrer cet effet, il faut un apport extérieur d’énergie.
Si je résume – si je ne veux pas devenir une sorte de mort-vivant (regardez autour de vous) – il faudra, grâce à un peu d’énergie, récupérer et faire vivre mes capacités physiques et mentales, mon patrimoine, en réapprenant mes gestes. Souvenons-nous quand même que le contenu émotionnel est trop souvent étouffé, pour être présentable. Or, rien ne se fait sans lui, ni sans le mental, ni sans la conscience.
Alors, puisqu’il en est ainsi, reprenons ce qui nous appartient.

Laisser un commentaire